Voir le schéma de la pollution des eaux
La première, la pollution domestique est la plus importante. Cette dernière provient de l’utilisation quotidienne de l’eau dans les foyers. Nous savons que l’utilisation quotidienne de l’eau représente environ 140 litres par jour et par habitant et que cette eau est presque en totalité rejetée. Les eaux usées domestiques regroupent les eaux dîtes « ménagères », comme les eaux usées de cuisine ou de salle de bain et les eaux dîtes « vannes » (toilettes). On trouve dans les eaux « ménagères », des graisses, des savons et des détergents.
A cela, s’ajoute les eaux usées rejetées par les installations collectives, comme les hôpitaux, les commerces, les bâtiments scolaires, ou bien encore les hôtels. Les eaux usées domestiques et collectives représentent environ 400 litres par jour et par habitant.
Aux eaux domestiques traditionnelles s'ajoutent les eaux de pluie susceptibles d’engendrer une forte pollution de l’environnement surtout après une longue période de sécheresse. Les stations d’épuration ne pouvant plus suivre, les eaux non traitées sont donc déversées dans le milieu naturel. De plus, le lessivage des toits, des trottoirs et des rues augmente les risques de pollutions urbaines des ressources naturelles.
Il existe divers types de pollutions industrielles selon l’utilisation qui est faîte de l’eau au cours des procédés industriels. Ainsi, les industries peuvent causer :
odes pollutions organiques (industries agroalimentaires, papeteries, abattoirs,…)
odes pollutions chimiques (tanneries, usines textiles, …)
odes pollutions d’hydrocarbures (industries pétrolières, transports,…)
odes pollutions physiques (radioactivité, centrales nucléaires, matières en suspension des mines ou de la sidérurgie)
Il est vrai que sur les bords du fleuve Charente, nous ne trouvons pas tous ces types de pollutions industrielles, en effet, il n’existe pas de centrale nucléaire ou bien encore d’industries pétrolières. Néanmoins, sont implantées des industries papetières, dans la région d’Angoulême, des industries agroalimentaires et des industries textile ; ces types d’industries sont considérés comme rejetant des matières particulièrement polluantes pour l’eau.
Les industries présentes sur le Bassin versant du fleuve Charente sont surtout concentrées en amont de la ville de Cognac et caractérisées par les industries agroalimentaires et par les distilleries.
Il est également nécessaire de noter que plus de 8 700 tonnes de déchets toxiques sont générés par an sur le Bassin Versant du fleuve Charente. Si une solution n’est pas mise en œuvre alors ces déchets sont susceptibles d’apporter des quantités importantes de micropolluants métalliques et organiques dans le milieu naturel.
L'agriculture constitue souvent la première cause des pollutions diffuses des ressources en eau. C’est le cas sur le Bassin du fleuve Charente qui est caractérisé par d’importantes pollutions d’origines agricoles. Lorsque l’on parle de pollutions agricoles, on parle à la fois de pollutions issues des cultures et des pollutions issues de l’élevage. L’activité agricole est caractérisée par d’importants rejets d’azote, de nitrites et de nitrates, que l’on trouve en forte concentration dans les engrais mais également dans les lisiers et purins d’élevage.
L’agriculture au sein du bassin Versant est très variée, avec une place importante donnée aux cultures du maïs, du colza et viticoles dans la région de Cognac.
L’est du Bassin Versant constitué de prairies est dédié à l’élevage de bovins (environ 15% du territoire)
Dans la partie Nord-Nord/Ouest, ce sont les grandes cultures qui dominent (environ 42% du territoire)
Dans le Sud-Sud/Ouest, une part importante est accordée à la viticulture autour de Cognac et de Jonzac (environ 40% du territoire)
Dans l’extrême Nord Ouest, on retrouve des secteurs maraîchers, de l’élevage bovin, de la polyculture mais aussi des grandes cultures (environ 3% du territoire)
Les cultures viticoles sont celles qui génèrent le plus de pollution car elles utilisent beaucoup de pesticides. Ces derniers s’accumulent dans les sols, les nappes phréatiques et la chaîne alimentaire, appelés « produits phytosanitaires », ils sont composés d’une multitude de substances très nocives pour le milieu naturel des cours d’eau.
Pour pallier à ces types de pollution, nous avons construit dans nos villes et villages de nombreuses stations d’épuration. Ces équipements de collecte et de traitement des eaux usées ont pour objectif de réduire l’impact des pollutions domestiques, agricoles et industrielles afin d’assurer la préservation de nos ressources en eau et de notre environnement. Néanmoins, celles-ci ne sont pas suffisamment équipées pour détruite l’azote (que l’on trouve dans les eaux « vannes ») et les phosphates (que l’on trouve dans les lessives) présents dans les eaux usées. De nombreux polluants sont donc déversés dans le milieu naturel et vont servir de nourriture à certains micro-organismes que l’on appelle plus communément les algues. Ces dernières vont se propager et consommer tout l’oxygène nécessaire à la survie de la faune autochtone qui va par la suite disparaître. C’est ce que l’on appelle le phénomène d’eutrophisation.